Voyager au Venezuela en 2024 : est-ce un pays sûr?
17 jours entre montagnes tabulaires, jungle, cités coloniales, plages paradisiaques et Andes vénézuéliennes.
Un pays qui abrite une richesse naturelle à ne pas manquer : ce petit coin de paradis n’a certes pas eu la meilleure publicité dans le passé mais cela ne nous a pas empêche d’aller voir par nous-même. Et on a trouvé : une population des plus accueillante, un pays authentique et des paysages à couper le souffle.
Destinations / Amérique du Sud / Venezuela / Date de voyage : Avril 2024
Lors de nos voyages en Colombie nous avons rencontré beaucoup de Vénézuéliens décrivant avec une immense passion la beauté de leur pays.
L’histoire récente du pays n’est pas vendeur de séjour mais sa richesse naturelle ne l’est pas moindre : les îles paradisiaques des Caraïbes, le delta de Orénoque, les montagnes tabulaires « tepuys », le Salto Angel – la plus haute cascade du monde… c’est un pays qui invite à rêver.
Cependant, le ministère des affaires étrangères déconseille encore quasiment la totalité du territoire pour des voyages « non impératifs » et déconseille fortement toute la zone frontalière. Nous avons donc bien réfléchi mais décidé d’y aller malgré cela et ce au vu du retour d’expérience des locaux et d’autres voyageurs que nous avons rencontré et qui y ont passé des séjours magnifiques. Et nous ne l’avons pas regretté du tout !
Venant du Brésil, à notre arrivée dans le Sud du Venezuela, nous nous sommes posés quelques jours à Santa Elena de Uairén pour nous imprégner un peu de la vie ici et tenter de récolter un maximum d’informations pour l’ascension du Roraima, tepuy le plus haut des montagnes tabulaires du Venezuela. En effet, la découverte des montagnes tabulaires (« tepuys ») ainsi que celle du Salto Angel étaient deux expériences que l’on aurait tant souhaité faire mais le prix (environ 650 $ / personnes pour chaque excursion) bien qu’évidemment justifié au vu du coût de la vie ici, ne rentrait pas dans notre budget. Pour ceux qui sont intéressés :
- Le Mont Roraima (plus haute montagne tabulaire du Venezuela) peut se faire en 6 jours / 5 nuits au départ de San Francisco de Yúruaní. Le tarif autour de 650 $ / personne inclut, le transfert de San Francisco jusqu’au point de départ du trek, le guide obligatoire, la location de tout le matériel ainsi que les provisions de nourriture avec porteur. Il est possible d’obtenir une version « light » de l’expérience : sans porteur et sur 5 jours / 4 nuits et en amenant sa propre nourriture mais il reste quand même un petit budget à prévoir. Cela vaut certainement le coup, mais voyageant longtemps parfois il faut faire des choix.
- Le Salto Angel (plus haute chute d’eau du monde) se visite à partir de Caracas en avion sur 3 jours / 2 nuits. Le tarif est autour de 650 $ / personne également incluant le transfert en avion puis en bateau ainsi que le logement sur place et la nourriture. Aucun accès routier n’est possible, pas non plus pour se rapprocher à une distance réalisable à pied.
Et ensuite nous avons démarré notre périple vénézuélien en passant par : La Ciudad Bolívar et ces vestiges coloniaux, la capitale du pays : Caracas, Tucucas et son parc national Morrocoy, la ville de Coro et la péninsule Paraguaná et pour finir la ville de Mérida nichée dans les Andes vénézuéliennes.
Le passage de frontière pour et au départ du Venezuela ?
En provenance du Brésil nous sommes arrivés au Venezuela par le poste frontalier de Paracaima. Le passage de frontière était classique. On sentait que les agents ne voyaient pas souvent des touristes européens arriver car il leur a fallu un peu de temps pour vérifier dans leurs registres papiers de quelles conditions de Visa nous bénéficions . Enfin, cela nous a laissé le temps d’échanger avec quelques Vénézuéliens qui passaient la frontière dans l’autre sens et qui avaient besoin d’aide pour remplir les papiers de migration pour le Brésil.
Il est vrai que notamment sur les premiers trajets de bus jusqu’à Ciudad Bolívar, les contrôles militaires étaient nombreux : sur ce trajet de 700 km, nous avons passé 20 contrôles militaires dont 14 postes nous ont arrêtés pour vérifier les passeports etc. Au total : 22 heures pour ce trajet. Mais, tous les contrôles se sont déroulés dans la bonne humeur. Un seul poste à demandé à nos conducteurs une petite contribution financière . Sur les autres trajets il y en avaient beaucoup moins de check points.
En fin de périple, nous avons traversé la frontière pour nous rendre en Colombie au niveau de Cúcuta : ici il existent 3 points de passages :
- Celui de San Antonio de Táchira,
- Celui de Tienditas,
- Et celui de Ureña.
La compagnie de taxi effectuant les courses de San Cristóbal à Cúcuta a obtenu le droit de passage pour Tienditas.
Il faut savoir que dans cette région les coupures d’électricité sont régulières et même prévues dans certaines villes à des heures précises. Pas de chance pour nous, au moment de vouloir passer il n’y avait pas d’électricité et donc les agents nous ont invité à traverser la frontière à Ureña. La compagnie de taxi ayant le droit de passage uniquement pour Tienditas, ceci impliquait de faire notre sortie de territoire à Ureña et de revenir à Tienditas pour faire l’entrée au territoire colombien.
Sauf que, arrivé à Ureña, dans un premier temps, Julien s’est fait arrêter par nos amis de chez Interpol (pour la petite anecdote : il s’était fait voler son passeport il y a quelques années en France et visiblement la personne qui l’a gentiment récupéré l’a bien utilisé). Mais on commence à connaitre le jeu et au bout de 45 minutes il a pu repartir – on a tous bien rigolé. On commence à faire la queue pour la sortie de territoire : et hop, système bloqué on est parti pour attendre bien 1h30 avant que cela revienne. Maike passe au guichet et ensuite c’est au tour de Julien et hop nouveau blocage… on attend 20 minutes de plus pour enfin obtenir tous les deux notre tampon de sortie pour repasser en taxi à l’autre poste frontalier et finalement faire l’entrée au territoire colombien qui s’est fait en 1:30min. top chrono! Tout cela pour vous dire de prévoir du temps à cette frontière car les coupures sont régulières d’après les retours qu’on a eu mais il y a une bonne ambiance du coup .
Où se loger au Venezuela?
La recherche de logement était un peu différent au Venezuela : Nous qui avions l’habitude de dormir en hostal et de faire nos recherches sur booking.com pour ensuite réserver en direct : ce n’est pas pareil ici.
Hormis à Caracas et Mérida (et certainement aux Iles Roques qui sont les lieux le plus touristiques du pays) où l’on a trouvé un hostal sur Booking pour Caracas et plusieurs airbnb dans les deux villes, nous avons fait nos recherches avec google maps pour trouver les hébergements possibles et ensuite on a joué au FBI pour trouver leurs numéros de téléphone. Nous avons contacté le peu d’hébergements qui avaient whatsapp pour réserver via cette messagerie. Cela a plutôt bien fonctionné .
Comment gérer les paiements au Venezuela?
Quelques informations qui nous ont été bien utiles pour préparer notre voyage au Venezuela concernant la monnaie !
La monnaie officielle du Venezuela est le Bolivar qui a subi plusieurs réajustements de conversion ces derniers siècles. Au moment de notre voyage 1 € était égal à 39,14 Bolivares environ. Mais cela n’a pas toujours été le cas, en effet le Venezuela subit une inflation importante depuis très longtemps en raison de laquelle le taux de conversion a été ajusté plusieurs fois. La dernière fois en septembre 2021 quand 1 € valait plus de 4,7 millions de Bolivares. Au 1er octobre 2021, le gouvernement vénézuélien a fait enlever 6 zéros au Bolivar (et ce n’était pas la première fois). Cette fois-ci les billets sont toutefois restés les mêmes, il faut donc juste ignorer les zéros.
- Par conséquent, pour les paiements en cash, les habitants ont une forte préférence pour les paiements en dollars américains que nous te recommandons d’importer car il n’est pas possible de les retirer sur place. Proche de la frontière brésilienne, les locaux acceptaient aussi le paiement en réal et en pesos colombiens près de la frontière colombienne. Sur place, il est possible de retirer uniquement des petites sommes (environ 40 dollar maximum et en Bolivares) quand il y a des billets dans les distributeurs.
- A savoir : d’après le retour d’expérience que nous avons eu d’étrangers résidant au Venezuela : Le Western Union est autorisé qu’aux locaux.
- Dans les grandes villes et grandes enseignes ou supermarchés : Les paiements en carte bancaire sont acceptés mais cela est loin d’être le cas partout.
Notre avis sur le Venezuela
Pour conclure : Il va de soi que nous avons adoré visiter ce pays! Une fois bien préparé nous avons apprécié notre aventure de backpacker dans ce pays. Pour notre part, nous ne nous sommes jamais senti en insécurité même en nous baladant à Caracas. Nous n’avons par contre pas non plus pris « le risque » de nous balader tard la nuit dans les grandes villes.
Si tu as envie d’en découvrir davantage sur ce magnifique pays, nous t’avons préparé quelques articles de blog concernant nos expériences vécues.